Assurez-vous que les polices sont accompagnées de licences et qu'elles seront acceptées par tout le monde.
Analysez les projets afin d'identifier les risques liés à l’utilisation des polices au bon moment.
L’important, c’est d'avoir une vision précise de ce que l’on a à faire. Nous avons tous connu des périodes où tout s'accélère, où les délais sont serrés, où l’on ne peut se concentrer que sur les enjeux à court terme, et où les équipes sont cloisonnées et ne pensent qu’aux priorités qui leur sont propres. Après coup, on se dit tous qu'on aurait aimé que cela se passe autrement. En réalité, tout ne se déroule pas toujours de façon optimale. Au lieu de se morfondre, il est préférable d’en tirer des leçons et de s'adapter pour faire mieux la prochaine fois.
Notre équipe a regardé General Magic, un documentaire qui porte sur l’entreprise de la tech du même nom fondée en 1989.
L'idée géniale du directeur général de cette boîte ? Un appareil mobile et design, qui permettrait aux utilisateurs de communiquer avec leurs amis et leurs collègues, de faire des achats et de se divertir. Très vite, l’entreprise a formé une équipe incroyable, très enthousiaste à l’idée de collaborer sur ce projet ambitieux.
Les premiers croquis du produit ressemblaient déjà aux smartphones que nous utilisons aujourd’hui. Cette innovation a été conçue 18 ans avant qu’Apple ne lance son premier iPhone en 2007. L’équipe de General Magic s’est malheureusement heurtée à plusieurs obstacles internes et externes. Le documentaire revient en détail sur l'histoire de cette start-up, de son équipe brillante et de ce qu’elle nous a légué.
General Magic n’est pas l’exemple même de la réussite, mais son histoire a beaucoup à nous apprendre sur ce que sont les véritables innovations. C’est inspirant et cela nous a donné matière à réflexion.
Nous en avons tiré les sept enseignements suivants :
Les fondateurs de General Magic, Andy Hertzfeld et Marc Porat avaient décrété que le produit devait remplir trois objectifs : fournir des contenus, faciliter les communications et être un bel objet, auquel on tient.
Internet n’en était alors qu'à ses prémices et il n'existait que très peu de sites web (sources de contenus en ligne). Pourtant, Andy Hertzfeld et Marc Porat étaient tellement en avance sur leur temps qu’ils avaient prédit le succès à venir d'un tel appareil. Marc Porat savait convaincre ses collaborateurs et les foules, et les amener à penser : « C’est ce que je veux. Je veux vivre dans l’univers qu'il me présente. »
Aujourd'hui encore, les trois critères définis par les créateurs de General Magic déterminent la conception des smartphones et autres appareils connectés, et l’attrait pour ces dispositifs. General Magic avait imaginé les avancées technologiques, culturelles et interactives bien avant tout le monde.
Si un appareil mobile présente incontestablement un intérêt pour les consommateurs actuels, ce n’était pas le cas au début des années 90. General Magic a commis des erreurs d'appréciation au moment de définir sa cible et les besoins de ses clients. Enfermés dans leur bulle, les membres de l'équipe créaient l’appareil qu’ils Ils ont simplement supposé que, comme eux, tout le monde désirerait utiliser ce produit.
Qui plus est, Apple a lancé le Newton, un produit similaire, avant que General Magic ne commercialise son appareil, ce qui ne les a pas aidés. Sous la pression des investisseurs, General Magic s’est alors résolue à sortir son produit, le Sony Magic Link. Ce produit, qui coûtait très cher, s'adressait aux professionnels très occupés. Toutefois, beaucoup des fonctionnalités proposées, des jeux notamment, visaient à divertir l'utilisateur et ne représentaient pas vraiment des arguments convaincants pour le marché cible.
À chaque étape de développement d’un produit, il ne faut jamais oublier de réfléchir aux désirs et aux besoins des clients, et à ce qui pourrait les rebuter. Il faut tenir compte de leurs habitudes et faire en sorte que le produit améliore leur quotidien.
Les ingénieurs de General Magic étaient tous très intelligents et très motivés. En revanche, la gestion de projet n’était pas leur fort. Ils préféraient suivre l’exemple du cofondateur Andy Hertzfeld et du responsable des technologies Bill Atkinson plutôt que de chercher à recruter des chefs de projet.
Résultat, l’équipe a commencé à pâtir d’un manque certain d'organisation. Personne ne savait au juste quelles étaient les priorités. Andy Hertzfeld lui-même dit dans le documentaire qu’il a passé des semaines entières à peaufiner une pièce de monnaie à jeter en l'air pour l’un des jeux de l’appareil. Tout le monde travaillait dans son coin sur divers sujets, sans planning précis, sans savoir quels étaient les résultats attendus et sans système global de remontée de l'information.
L'équipe de General Magic ne rechignait pas à la tâche et ne comptait pas ses heures, mais était mal dirigée. Au bout du compte, des esprits brillants ont réalisé des projets impressionnants, mais leurs efforts n’ont pas coïncidé et n’ont pas permis de produire de résultats concluants. A posteriori, un bon chef de projet aurait permis à chacun d’être plus concentré, de ne pas s’éparpiller et de respecter les délais.
Les membres de l’équipe avaient chacun leur propre idée du produit final idéal, mais ils ne savaient pas précisément ce que l’on attendait d’eux. L'équipe avait conscience que plusieurs itérations seraient nécessaires. Toutefois, personne n’avait vraiment planifié les différentes étapes requises.
Une feuille de route stratégique leur aurait été très utile. Les développeurs auraient ainsi pu avancer méthodiquement vers l’objectif final, en tenant compte des remarques des investisseurs et des utilisateurs.
Nous pouvons tous en prendre de la graine, sur le plan professionnel comme personnel. Que vous ayez dans l’idée d'obtenir un beau carré potager, de faire prospérer une nouvelle activité professionnelle ou de prendre en main votre avenir de manière plus générale, veillez à définir des objectifs intermédiaires, à court terme, puis à poursuivre vos efforts en fonction de ce que vous avez déjà accompli. Gérez votre emploi du temps et vos efforts de manière stratégique.
L'équipe de General Magic a pris du retard avant le lancement de son Magic Link. Elle n'a pas réussi à respecter les délais, parce que le développement a pris plus de temps que prévu et surtout parce qu’elle avait le sentiment que le produit n'était pas encore prêt, qu’il n’était pas parfait.
Quand ils ont enfin renoncé à tout contrôler, le retard accumulé était désastreux. C’est alors qu'ils ont commencé à mettre en place des groupes de discussion en vue de perfectionner le produit, et qu’ils ont constaté que l’expérience utilisateur laissait encore beaucoup à désirer. Il restait de nombreux problèmes à corriger, dont des problèmes majeurs, comme le plantage de l’appareil entier ! Si une version du produit avait été lancée plus tôt, les développeurs auraient pu y apporter des modifications essentielles et l’adapter pour produire un nouveau modèle plus abouti.
Les mises à jour logicielles étaient laborieuses dans les années 90. Les entreprises n’avaient pas la possibilité de diriger les utilisateurs vers un site web de téléchargement des mises à jour. Elles devaient les transmettre au moyen d'un CD-ROM, par exemple. Aujourd’hui, il est beaucoup plus facile pour les entreprises de mettre à jour leur produit et de proposer de nouvelles versions. Dans l’intérêt de nos clients, nous nous devons d’améliorer les produits en permanence et de les rendre toujours plus performants.
Cinq ans environ après le début des activités de General Magic, Internet a commencé à se démocratiser. Si General Magic avait adapté son produit pour le rendre compatible avec Internet, des solutions auraient pu être apportées à nombre des problèmes auxquels les ingénieurs se heurtaient. Il n’aurait plus été nécessaire que les appareils contiennent tous les éléments ; ils auraient simplement pu servir de portail d'accès à des sites web comportant des ressources similaires. Tous les appareils mobiles que nous utilisons aujourd'hui font usage d’Internet dans une certaine mesure.
Les salariés de General Magic étaient tellement concentrés sur leurs tâches qu’ils ont été incapables de prendre un peu de recul et de voir que des transformations technologiques majeures, comme Internet, apparaissaient.
Il est tentant de se plonger à corps perdu dans un projet, en faisant abstraction de tout ce qui nous entoure pour rester concentrés. Toutefois, à trop vouloir se couper de tout, on risque de passer à côté de choses essentielles, de perdre pied et de ne pas voir les nouveautés qui se préparent. Prenez du recul pour reprendre contact avec le monde dans lequel vous vivez. Vous devez avoir une vue d’ensemble de la situation.
À un moment du documentaire, on a le sentiment que General Magic a échoué. Il est vrai que le Sony Magic Link a fait un bide commercial. Le cours de l'action s’est effondré. L’entreprise a été dissoute.
Mais la valeur d’une entreprise ne se résume pas à ses profits ou aux brevets qu’elles déposent. Ce serait oublier le capital humain : pratiquement toutes les personnes qui ont pris part à l’aventure General Magic ont par la suite eu de très beaux parcours. Certains ont décroché des postes de direction chez Twitter, LinkedIn, Nest, Adobe, Google et Apple, conçu des produits chez Pinterest, contribué à la création de l’iPod et de l’iPhone, et même été nommés responsables des technologies du gouvernement de Barack Obama.
L'appareil idéal qu'avait décrit Marc Porat n’est plus un projet chimérique. Nous utilisons maintenant des iPhone, des Apple Watch et des téléphones Android, BlackBerry, etc. D'ailleurs, bon nombre des personnes qui ont œuvré à la conception, au développement et au lancement de ces appareils sont d'anciens salariés de General Magic.
La vision de General Magic est devenue une réalité. Simplement, cela ne s’est pas produit au bon moment pour General Magic. Les talents de cette entreprise en ont tiré des leçons et ont su rebondir et travailler sur de nouveaux projets innovants. Cela a donné lieu à des produits qui ont transformé la société et qui nous permettent de communiquer, de collaborer et d'accéder à des contenus comme jamais auparavant.
Il nous arrive tous de nous tromper ou de faire de mauvais choix. Ce n’est pas grave ; l'important, c’est d'apprendre de nos erreurs pour faire mieux la prochaine fois. Qui sait, vous finirez peut-être par changer la face du monde !
General Magic est actuellement disponible en streaming sur iTunes et Prime Video aux États-Unis, et en location sur Vimeo en France.