Bâtir une meilleure expérience : l'accent de Damaris Todor sur la conception de l’interface utilisateur

Rédigé par Extensis | avril 28, 2021

La conception est un élément essentiel du travail créatif. Si votre image de marque est importante et accessible, vous attirerez un public beaucoup plus large. Une conception forte est le fondement du succès créatif. Mais si vous voulez communiquer avec votre public à un niveau plus profond, vous devez creuser. Une conception intuitive ne se limite pas à choisir les meilleures polices, images et couleurs. Il s’agit de miser sur les objectifs de vos clients et de communiquer avec leur public à chaque décision que vous prenez.

Chez Extensis, la bonne conception fait partie de notre quotidien. Bien que nos clients soient parmi les personnes les plus créatives de la planète, nous sommes également entourés de talents incroyables au sein de notre équipe. Nous avons souligné la passion de Kris Hurrle pour la photographie dans un de nos articles précédents, et cette fois nous allons discuter avec notre graphiste interne, Damaris Todor. Dans cette interview, Demi nous raconte ce qui inspire sa créativité et comment elle gère son flux de travail.

Comment es-tu entrée dans la conception graphique et la conception d’interfaces utilisateur ?

DT : J’ai eu la chance de travailler avec Mircea Mesesan à Monotone Design quand je vivais en Roumanie. C’est un concepteur et un mentor fantastique. En travaillant là-bas, j’ai eu la chance de collaborer avec des créatifs incroyables et d’explorer différents domaines de la conception. J’ai plongé dans la conception de l’interface utilisateur et l’illustration - un domaine dans lequel je ne me sentais pas vraiment à l'aise et où j'avais peu de connaissances.

Je suis tombée amoureuse de la conception d’interfaces, et ça m'a en quelque sorte collé à la peau. La conception d’interfaces utilisateur peut sembler fastidieuse et monotone pour de nombreux créatifs, mais je trouve ça stimulant, innovant et gratifiant. Voir son travail prendre vie est quelque chose dont je ne me lasse jamais.

C’est un contraste révélateur, que même si tu ne sais rien sur la conception d’interfaces, tu as sauté dedans et découvert que tu adorais ça. On dirait que tu as pris un risque en explorant un aspect inconnu de la conception, et qu'il a payé. Peux-tu en dire plus sur la valeur de la prise de risques dans le processus de conception ?

DT : Prendre un risque dans la conception, c’est comme essayer un nouveau parfum de crème glacée ; on ne sait pas ce qu'on aime avant d'en avoir essayé quelques-uns. Après avoir essayé beaucoup de parfums, j’ai découvert que mon préféré est miel de lavande.

Je sais que pour certains, y compris moi, il faut un certain temps pour découvrir ce qu'on aime vraiment faire, alors que d’autres savent tout de suite. Chaque fois qu’une occasion se présente, il faut la saisir, se pousser à en apprendre davantage, et voir dans quoi on est bon.

Quand je pense à la prise de risques dans la conception ou l’art en général, je pense à Pablo Picasso et à la façon dont il a tenté sa chance en créant « Les Demoiselles d’Avignon ». Malgré toutes les critiques, il a pris le risque d’explorer et a peint l’œuvre abstraite la plus influente du XXe siècle. Ce moment a ouvert la porte à des possibilités infinies dans l’art visuel et la conception. Il a incité d’autres artistes à prendre des risques et à explorer de nouvelles façons de créer de l’art abstrait.

Je suppose que ce que j’essaie de dire, c’est que parfois c'est bien de prendre un risque, d'enfreindre les règles, de sortir de sa zone de confort et de juste créer.

C’est tellement vrai... nous ne savons pas toujours où nous finirons quand nous quittons notre zone de confort. On peut aboutir à quelque chose que nous créons juste pour nous-mêmes ou à quelque chose d’incroyable que nous voulons partager avec le monde. Lorsque tu es à la recherche d’idées nouvelles, où trouves-tu l’inspiration ?

DT : J’aime explorer le travail d’autres concepteurs sur Behance, Dribble et awwwards, mais j’ai découvert que les voyages et la nature sont une source d’inspiration sans fin. Chaque fois que j’ai un syndrome de la page blanche, je prends le temps de me détendre dans le parc ou sur la côte ; il n’y a rien de plus beau et inspirant qu’une journée brumeuse à la plage. C’est presque magique.

C’est incroyable ce qui est possible quand nous donnons à notre esprit de la place pour grandir. Une fois que tu as cette étincelle, à quoi ressemble ton processus de conception ? Comment passes-tu de l’inspiration au brouillon au travail fini ?

DT : Je suis une fille de la vieille école, du genre à faire des croquis. Je recherche parfois des esquisses et des idées plus anciennes pour en susciter de nouvelles, ou pour améliorer ou affiner de vieux gribouillis. En tant qu’artistes, nous avons tous ces moments où nous doutons de notre talent, et nous ne tenons pas compte de ces croquis brouillons que nous avons faits au cours d’un cours ou d’une réunion vraiment ennuyeux. Peu importe à quel point un croquis peut sembler mauvais, j’essaie de résister à l’envie de le jeter : il peut s’avérer utile à l’avenir, et si tout échoue, je mets un cadre autour et je dis que c'est « un travail en cours ».

C’est un autre bon point, se pousser à dépasser le doute dans le processus créatif. Peux-tu me donner un exemple récent de cela à partir de ton propre flux de travail ?

DT : Je travaillais sur une infographie. J’ai commencé à esquisser des idées pour les illustrations à l’intérieur ; à un moment donné, j’ai commencé à douter de moi-même et à me demander si j’allais dans la bonne direction. Mes croquis étaient très différents de ce que j’ai créé auparavant ; ils comprenaient de l’humour subtil et des grenouilles super-héros. Je suis contente d’avoir osé présenter mon idée à l’équipe parce qu’au final, elle a été bien accueillie.

Il est révélateur d’avoir un aperçu « dans les coulisses » du processus créatif. Chaque grande idée doit partir de quelque part, et le doute peut nous induire en erreur ou au contraire nous faire aller de l'avant. Mais, comme tu le sais, il est assez rare que nous n’ayons qu’un seul projet sur lequel travailler à la fois. Comment gères-tu ton temps quand tu jongles avec plusieurs projets ?

DT : Je n’ai jamais eu de problème avec le fait de travailler sur plusieurs projets à la fois ; j’aime les défis. Certains projets nécessitent en effet un peu de temps de création ininterrompu, mais dans ce cas, j’allume ma playlist Spotify préférée, je me fais une tasse de thé, j'éteins ma messagerie, et je me coupe du monde pendant un certain temps. En période de travail intense, je peux compter sur mon équipe chez Extensis pour m’aider à hiérarchiser mes projets, et de cette façon, j’ai plus de temps pour travailler sur les choses qui nécessitent mon attention immédiate.

Quelle est ta partie préférée dans le travail que tu fais ?

DT : Le résultat final. J’aime le processus, mais rien ne m’apporte plus de joie que lorsque les gens sont émus par mon travail. Je ne vis pas la conception comme une tâche ; c’est quelque chose que je fais tous les jours, que ce soit à la maison ou au bureau. La conception fait partie de ma vie quotidienne, de l’organisation de mes plantes sur le rebord de ma fenêtre à la création d’une nouvelle solution de lancement de produit.


Tout a changé pour notre équipe début 2020. Comment ton flux de travail a-t-il changé au cours de la dernière année ?

DT : Depuis la pandémie, mon espace de travail est devenu mon appartement. J’aime le confort de ma maison, mais bien sûr travailler depuis un café ou une bibliothèque publique de temps en temps me manque. Je trouve que travailler de la maison a ses avantages, moins de distractions, et plus de temps avec la famille, et puis je peux mettre de la musique aussi fort que je veux (sauf si les voisins se plaignent).

Quelles sont les choses les plus importantes que tu as apprises de ton travail de conception ?

DT : Salvador Dali a dit : « N’ayez pas peur de la perfection - vous ne l’atteindrez jamais. » La leçon la plus précieuse que j’ai apprise au fil des ans, c’est qu’il faut continuer à apprendre. Le monde de la conception est en constante évolution, en constante amélioration, et il faut suivre. Les tendances vont et viennent, mais une bonne conception doit être une constante : c’est ça, le défi. Il faut admettre quand on ne sait pas, et profiter de l’occasion pour apprendre et améliorer son travail.

C’est dans notre nature en tant qu’êtres humains d’évoluer, et les choses autour de nous changent constamment, mais je pense qu'une bonne conception est un rappel constant que peu importe ce que l’avenir nous réserve, nous pouvons en tirer le meilleur parti ; en plus, c’est vraiment amusant.

Soyez inspiré. Suivez le travail de Demi et trouvez l’étincelle pour votre prochain projet sur sa page Behance.